Quand parler de crise hémorroïdaire ?

On parle de crise hémorroïdaire en présence d’une inflammation et d’une dilatation excessive des veines hémorroïdaires. Voici les principaux symptômes et différents stades d’évolution.

Qu’est-ce qu’une crise hémorroïdaire ?

La crise hémorroïdaire ou maladie hémorroïdaire est l’ensemble des troubles et symptômes pouvant toucher les vaisseaux hémorroïdaires quand ceux-ci sont gonflés et irrités. Il s’agit d’un problème fréquent puisque 39% des Français auraient déjà souffert d’un problème hémorroïdaire au moins une fois, selon une enquête de grande ampleur1.

Les 40-65 ans, les deux sexes confondus, sont les plus concernés par la crise hémorroïdaire2.

Quels sont les symptômes d’une crise hémorroïdaire ?

Les symptômes de la crise hémorroïdaire peuvent varier d’une personne à l’autre. Ils surviennent souvent de façon brutale et peuvent parfois s’installer dans le temps.

Des douleurs anales

La peau recouvrant les hémorroïdes est très innervée et vascularisée. C’est pourquoi le gonflement de la zone et la dilatation des vaisseaux sanguins provoquent de vives douleurs, notamment à la défécation, en position assise et à l’effort. Les douleurs sont intenses en cas de thrombose.

Des saignements par l’anus.

Du sang rouge peut apparaître dans ou après les selles. On parle de rectorragies. Elles peuvent prendre la forme de traces de sang sur le papier toilette, d’un saignement en goutte à goutte ou de taches de sang sur les sous-vêtements.

Un prolapsus des hémorroïdes internes

Les hémorroïdes internes gonflent et s’extériorisent par l’orifice de l’anus. Généralement, les hémorroïdes sortent de l’anus lors d’un effort (à la défécation ou lors d’un effort physique important) puis se rétractent dans le canal anal spontanément. Mais il peut arriver que les hémorroïdes ne se rétractent pas d’elles-mêmes et doivent être repoussées dans le rectum avec les doigts. Quand les paquets hémorroïdaires internes ne peuvent être replacés dans le canal anal de façon manuelle, une intervention chirurgicale doit être envisagée.

Ainsi, on distingue officiellement 4 stades différents dans l’évolution du prolapsus :

  • Le grade I : les hémorroïdes internes descendent dans le canal anal mais ne s’extériorisent pas par l’orifice de l’anus.
  • Le grade II : les hémorroïdes ressortent à l’effort mais régressent spontanément dans le canal anal.
  • Le grade III : les paquets hémorroïdaires sortent à l’effort et doivent être réintégrés manuellement dans le canal anal.
  • Le grade IV : le prolapsus est permanent (les hémorroïdes restent à l’extérieur du canal anal).

Une impression de pesanteur à l’intérieur de l’anus

Quand les hémorroïdes sont gonflées, cela provoque une sensation de lourdeur dans la zone du périnée. Tout comme les douleurs, cette sensation de pesanteur est plus vive lors de la défécation ou pendant un effort physique intense.

Des suintements

Les suintements surviennent en cas d’anite hémorroïdaire, une inflammation de la muqueuse recouvrant le coussinet hémorroïdaire. Ils s’accompagnent de démangeaisons (prurit anal). Les suintements sont plus fréquents en cas de prolapsus.

Des démangeaisons anales 

Le prurit anal est favorisé par les suintements.

Une thrombose hémorroïdaire 

La thrombose hémorroïdaire est une des complications de la crise hémorroïdaire, et nécessite une consultation médicale.  Elle se caractérise par la présence d’un caillot sanguin à l’intérieur de l’hémorroïde. Celle-ci prend alors une couleur bleutée et devient très douloureuse. La zone autour est par ailleurs très inflammée (rouge, chaude et douloureuse).  La thrombose touche généralement les hémorroïdes externes, plus rarement les hémorroïdes internes. Elle met plus de temps à se résorber que des hémorroïdes “classiques”, environ 5 à 15 jours3. La thrombose peut parfois laisser une cicatrice, la marisque. Il s’agit d’un repli muco-cutané résiduel (excroissance de la peau au niveau de l’anus). Une intervention chirurgicale est nécessaire pour le retirer.

Comment évolue la crise hémorroïdaire ?

Comme son nom l’indique, la crise hémorroïdaire est passagère. Les symptômes qui la caractérisent s’atténuent et disparaissent en quelques jours. Des mesures hygiéno-diététiques et des traitements locaux (crèmes et suppositoires) permettent de soulager l’inconfort et d’accélérer la guérison. Les personnes ayant déjà fait une crise ont toutefois plus de risque d’en refaire par la suite.

Chez certaines personnes, les symptômes s’installent dans le temps et évoluent sur plusieurs années. On parle de maladie hémorroïdaire à un stade tardif. Dans ce cas, les douleurs sont quotidiennes, les saignements répétés (augmentant le risque d’anémie), le prolapsus permanent et impossible à refouler dans le canal anal et des troubles de la défécation peuvent apparaitre. A tout cela peuvent s’ajouter des écoulements anaux et un prurit. Il faut alors consulter un médecin pour trouver un traitement adapté et écarter toute autre maladie.

  1. CDU-HGE,Collégiale des Universitaires en Hépato-Gastro-Entérologie, (2008-2009). Pathologie Hémorroïdaire. Consulté le 30/03/2021 sur http://campus.cerimes.fr/hepato-gastro-enterologie/enseignement/item273/site/html/cours.pdf
  2. Ameli (2021). Hémorroïdes : définition, facteurs favorisants et symptômes. Consulté le 30/03/2021 sur https://www.ameli.fr/aube/assure/sante/themes/hemorroides/definition-facteurs-favorisants-symptomes
  3. Abrégé de Hépato-gastro-entérologie, Chapitre 28, Item 273 (2012). Pathologie Hémorroïdaire. Consulté le 30/03/2021 sur https://www.snfge.org/sites/default/files/SNFGE/Rubrique_Professionnels/abrege_hepato_gastro/abrege_d_hge_2012-chap28_item273.pdf
  4. Enquête 4 P : Prévalence de la Pathologie Proctologique en Pratique de gastro-entérologie, J. Denis and al, La lettre du l’hépato-gastroentérologue – n° 5 – vol. V – septembre-octobre 2002